Vivre à La Minais

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Fable : les Fleurs, les Roms et les Souchiens

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Il était une fois des instances métropolitaines voulant conjuguer ville densifiée et nature, peut-être à l’image des admirables “rivières de bulbes” qui égayent La Minais. Après jonquilles et narcisses, le promeneur rêveur pourra longer de futurs jardins familiaux, la petite route aux marronniers, traverser le Bois de la Fresnaie, la merveilleuse prairie aux Fritillaires pintades, arriver à l’île Clémentine, puis à la “Buvette”, admirer la Loire et remonter la jolie rue des Sables toute fleurie.

D’ailleurs des populations Roms, pauvres, s’échinent à trouver leur place dans cet Eden en devenir. C’est difficile… la communauté de communes, animée d’évidentes pensées humanistes hérisse des talus, creuse des fossés. À La Minais, par un fabuleux “miracle”, une centaine de caravanes s’installent face aux Souchiens, c’est le choc des cultures. Personne ne songe d’un côté comme de l’autre à développer son esprit “ethnographique”.

Un très long temps passe laissant tout le monde dans une déréliction toute humaniste. Pas tout à fait, les instances étatiques fourbissent, très lentement mais sûrement leur arrêté d’expulsion des campements illégaux. L’expulsion se produit sous l’œil bienveillant des forces de l’ordre. Le paysage est ravagé.

Les caravanes doivent errer, tourner “dans l’urgence”, faute d’avoir suscité dans l’esprit humaniste des décideurs l’idée simple qu’un point de chute préalable s’imposait.

La morale de la fable est, peut-être, que certains mots sont à glisser sous le boisseau. D’autres mots plus pragmatiques, plus responsables, moins culpabilisants pourraient sortir du chapeau du prestidigitateur en même temps que l’oiseau de la concorde… le mot ANTICIPATION… ainsi l’alibi de l’urgence peut s’envoler aussi. On pourrait dérouler de belles cartes colorées situant les campements Roms, légaux, pérennes et corrects répartis dans TOUTES les communes dans le respect des Souchiens avec, pour les ethnies accueillies, droits (scolarisation – soins médicaux) et devoirs (respect des lois). C’est là, le temps d’une transition, qu’un tremplin vers l’intégration pourrait s’établir.

Pour cicatriser les blessures, la fable se poursuit. Que les habitants de TOUS les quartiers de Sainte-Luce recevant un sachet de graines communales viennent en semer à la Minais pour fleurir les prairies dévastées qui seront baptisées… prairies de la SOLIDARITÉ.

Camille Bouguet


COMMENTAIRES

Touzé Isabelle
touzeisabelle/yahoo.fr
Bonjour Camille, vos billets sont si vrais et bien écrits. Merci.

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