Vivre à La Minais

Le site de l'Association La Minais à Sainte Luce sur Loire (44)

Témoignages de riverains des camps de Roms

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Le 22 août 2017, en pleine nuit, une quarantaine de caravanes de Roms se sont installées sur les terrains en attente d’urbanisation au sud de la ZAC de la Minais, le long de l’ancien tronçon de la rue de la Gironnière qui allait de la rue de la Rongère à Arba. Ces caravanes venaient des terrains situés le long de la route de Paris (la Maison Neuve) autour des entrepôts Decathlon.

Quelques semaines plus tôt, un autre camp s’était installé à quelques centaines de mètres de là, devant la Nantaise des Eaux, là aussi sur des terrains non encore urbanisés de la ZAC. Cette installation devançait de quelques jours une expulsion annoncée d’un terrain privé situé de l’autre côté de la rue.

La position de l’association – et de la plupart des riverains – n’est pas celle d’un rejet de cette population migrante, ballottée d’expulsion en expulsion. Elle n’ignore pas non plus que le sujet relève juridiquement de la maîtrise de l’État et non de la commune. Mais elle ne souhaite pas que les nombreux terrains en friche du quartier de la Minais (en attente d’urbanisation jusqu’en 2031 pour certains !) ne deviennent la solution facile par laquelle la ville de Sainte-Luce prendrait l’habitude de renvoyer ces camps aux lisières de son territoire sous le prétexte qu’un groupe scolaire est proche. Deux camps à quelques centaines de mètres l’un de l’autre, c’est trop.

L’aménageur de la ZAC et propriétaire des terrains – la LAD SELA – a porté plainte fin août pour occupation illégale. Mais s’il y a un jour exécution du référé, qui peut affirmer que les caravanes ne se contenteront pas de glisser à un autre endroit de ce vaste secteur en friches ? La tranche sud de la ZAC est vaste !

Le camp apparu le 22 août n’est qu’à quelques dizaines de mètres des premières maisons d’habitations. Leurs habitants ont vu leur vie bouleversée depuis ces quelques mois. Ils nous parlent de la vue quotidienne qu’ils ont à travers leurs fenêtres sur des caravanes délabrées, abris, bâches, voitures et fatras en tout genre ; du besoin de baisser les stores pour déjeuner tranquille ; de la peur de laisser son enfant de 9 ans seul à la maison ; de la nécessité de le faire accompagner à l’école proche.

Ils assistent, effarés, au vidage régulier de seaux de déjections corporelles dans la tranchée de drainage qui traverse le terrain et aboutit au ruisseau des Islettes (là où la ville aménage en ce moment les futurs jardins familiaux) ; à l’abattage illégal d’animaux ; à des trafics de voitures, moteurs qui explosent, huiles qui coulent, fumée noire de pneus brûlés ; au spectacle de leurs chats ramenant des rats…

Pourquoi doit-on respecter les lois et règlements collectifs – condition acceptable et acceptée d’une vie en société dans notre pays et à notre époque – alors que les autorités municipales et départementales laissent faire depuis des mois des manquements manifestes à ces lois et règlements, sous nos fenêtres ? Que valent toutes ces obligations sanitaires (pollutions organique, chimique, déchets, bruits, surpopulation…) de la vie en société, devant cette zone de non-droit acceptée par la municipalité de Sainte-Luce et Nantes Métropole ?  Ces “gestionnaires” de campements illégaux se préoccupent-ils de la situation des riverains ?

Laissons la parole à une personne qui habite juste à côté : Au lieu de trouver une solution digne et humaine pour les Roms et les riverains, monsieur le maire en appelle à notre humanité. C’est à dire accepter à dix mètres de nos habitations, l’inacceptable. Qui est le mieux placé pour refuser de tels bidonvilles dans sa commune ? Hier encore, nous avons croisé des Lucéens, nous rapportant que le maire se satisfaisait des lieux de campements « qui ne dérangent finalement pas grand monde ».

Monsieur le Maire, vous dites que vous êtes un humaniste et que le terrain occupé est privé. Donc vous ne faites rien, alors que vous pouvez au moins faire respecter la loi. Sachez que, riverains et habitants du quartier, nous sommes en souffrance de cette situation. Non, la Minais ce n’est pas seulement une belle vitrine d’équipements sportifs que la municipalité expose sur de grands panneaux publicitaires. C’est aussi un quartier qui a été longtemps maltraité par des chantiers désordonnés et qui – aujourd’hui – se sent négligé quand il regarde le spectacle désolant qu’offre son flanc sud, le long de la rue de la Gironnière.

 

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